Liberté, c’est le mot qui me vient à l’esprit lorsque je repense à cette session studio chez le jeune artiste toulousain Koss. Pourquoi ce mot en particulier ? C’est très simple. Il est de coutume que les chefs opérateurs, les opérateurs, et de manière plus large, toute l’équipe de tournage, soit au service du réalisateur et du projet. Cela peut paraître prétentieux mais c’est une vérité. Celui qui réalise à une vision, une image qu’il développe et chaque membre d’une équipe de tournage est à son service afin de rendre cette vision concrète. En quelque sorte, les membres d’une équipe de tournage sont un peu “prisonniers” de sa vision, bien que normalement, s’ils ont embarqué sur le bâteau, c’est qu’ils croient en la destination. Ce jour-là, nous nous rendons dans le studio de Koss, moi en tant que réalisateur avec Manon Enjalric et Théo Belmas en tant qu’opérateur. J’avais des idées, des envies, mais ce projet-là était quelque chose d’inédit, quelque chose dont je ne maîtrise pas les codes, mais aussi, j’ajouterais que je n’avais pas vraiment ma place en tant que tel. C’est ici que le mot liberté prend son sens. Nos opérateurs étaient libres. Pendant près de 7 heures, ils ont bénéficié d’une liberté de mouvement totale. Ironie du sort, c’est moi qui était à leur service. J’avais une position reculée me permettant d’émettre à certains moments des suggestions sur des angles de caméra, sur des cadres à créer, sur des mouvements à effectuer, mais ce n’était que des suggestions, je ne faisais qu’apporter mon aide. Par exemple, il y a une légère contre-plongée sur l’artiste lors de l’enregistrement, j’ai donné l’idée à Théo (de mémoire) de venir se caler sous l’artiste afin d’avoir le meilleur angle possible lors de cet étape clef de la création d’un freestyle pour un rappeur. 

Petite anecdote, le studio était très étroit et un défi est apparu pour nos deux opérateurs, que je n’apparaisse aucune fois lors de la vidéo, défi relevé, ce fut un casse tête tant nous étions beaucoup trop entassé dans ce studio, mais chez CloudsAttempt on s’adapte toujours. 

  L’expérience fut enrichissante car elle m’a permis de prendre conscience qu’au-delà d’être à l’écoute des conseils et des suggestions, il faut aussi parfois, lorsque la confiance est acquise, laisser carte blanche à la créativité des autres sans la brider, donner carte blanche. Il est important pour un réalisateur d’être à l’écoute de ses équipes, c’est une formalité, si le capitaine fait voile sans prendre en compte son équipe, il échouera. 

Je n’ai pas grand chose à dire sur l’artiste Koss ni sur ses équipes, si ce n’est que je les remercie de nous avoir fait entrer dans leur univers et que ce fut un plaisir de collaborer avec eux, mention spécial à ces Pizzas que nous avons pu partager en fin de tournage (et elle fut bien mérité).