Une poule sur un mur, qui picorait du pain dur
Le making of disponible sur youtube vous donne une bonne idée de la complexité de faire coopérer une poule.
Tout d’abord, on pourrait se dire “Horrible, ces gens exploitent une poule, la prennent dans leurs mains et lui font faire une scène en boucle”, et vous auriez presque raison… presque.
La poule, que nous avons appelée Corinne, Simone de son vrai nom, était une poule qui habitait dans un poulailler au sein de l’école Simone Veil. C’est monnaie courante de voir des poules dans des écoles aujourd’hui. Elle était donc totalement habituée au contact humain, au contact d’enfant même, dont vous connaissez les chahutages.
Il n’a donc pas été compliqué de l’approcher, de l’emmener près du trottoir. Le plus compliqué était de lui faire faire le chemin que nous voulions. Pour cela, nous l’avons attiré avec du pain que nous mettions au bout du trottoir. Il fallait maintenant que la poule traverse le trottoir, la flaque, et ce, sans sortir du trottoir. Évidemment, le chemin le plus logique pour le cerveau de cette poule n’était pas une ligne droite, mais un grand arc de cercle… Après plusieurs essais, nous avons enfin réussi à lui faire faire le chemin que nous voulions. Cela impliquait en revanche du travail de postproduction pour masquer Nicolas qui l’attirait en marchant devant elle avec du pain.
– Florian Renard
Chaussures, bottes et… Un brin d’eau.
Quelle est la pire chose qui puisse arriver lorsqu’il fait froid ? Probablement de l’eau, de l’eau provenant d’une flaque, d’un trottoir, même artificielle. Oui, c’est moi, l’intrépide être humain qui a décidé de me plonger dans la peau d’un homme maniaque enlevant ses chaussures pour mettre ses bottes avant de franchir La Flaque. Sauf que dans la réalité, c’est une vraie galère. Enfiler et retirer ces bottes est un calvaire, cela a pris au moins une trentaine d’essais, je comprends évidemment des tests fait hors du plateau et ceux en plateau… Et bien, il a fallu changer de paires de chaussettes, les miennes étant gorgée d’eaux à force de faire les essais sur le trottoir mouillé.
Bilan des courses ? Des pieds glacés, une odeur de pied avant de pouvoir enfin me doucher dont je vous épargnerais les détails. Vous savez ce qui est le pire ? C’est que le ton que j’emploie peut vous donner la sensation que je ressors de ce tournage et de cette scène aigris. Eh bien non, parce que même face à des situations où l’on doit répéter des dizaines de fois un mouvement peu confortable, agréable, utilisez l’adjectif que vous voulez, l’objectif final de toutes ces choses est tellement plus grand, tellement plus beau, qu’il n’y aucun problème. Il faut se salir les mains ? Les pieds ? Le corps ? Peu importe, seule la vision finale compte, le rêve qui nait dès les premières notes d’écriture. Alors oui se fut compliqué pour moi à cet instant précis, et parfois frustrant d’entendre le réalisateur nous demander de refaire la scène, mais ça en vaut la peine.
– Florian Renard
Les effets spéciaux
Après de nombreux tests et de nombreuses discussions, nous avons fini par conclure qu’il était impossible de tourner ce court métrage sur un vrai trottoir, dans une vraie rue, cela aurait été bien trop complexe pour de très nombreuses raisons. En plus de cela, la nature du court métrage, c’est-à-dire un plan unique et fixe sur le passage d’une journée entière, demande une logistique bien particulière. Tout cela pour dire que nous avons préféré donner la priorité à certains aspects du tournage et de venir ajouter avec des effets spéciaux la bordure du trottoir, le passage du temps et certains raccords ne marchant pas.
Une importante partie de la création de ce court métrage a donc été réalisé dans le logiciel Davinci Fusion, où j’ai recréé le passage du temps en créant de fausses ombres, intégré la bordure d’un trottoir pour rendre notre structure plus crédible, remettre le vélo en place qui avait bougé entre deux prises, intégrer le titre comme un tag sur le mur, etc.
– Théo Belmas
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