La partie HMC (Habillage, Maquillage, Coiffure) a été méticuleusement travaillée pour le court-métrage Paradisland et notamment pendant le plan-séquence de la scène “la fête des riches”. Les mots d’ordre étaient « abondance » et « extravagance ».
En tant que cheffe maquilleuse, j’ai pu explorer des aspects artistiques que je n’avais encore jamais réalisé : des traits d’eye-liner exagérés, des couleurs vives qui remontent jusqu’aux sourcils, des strass un peu partout sur le visage et même des tatouages éphémères argentés. J’ai pu réellement utiliser les techniques de maquillage tout en étant très libre de pouvoir les accentuer. Par exemple, la technique du contouring, qui consiste à accentuer les zones d’ombres et de creux pour affiner le visage, a été détournée : plutôt que d’utiliser une base marron pour faire les contours, j’ai pu utiliser les couleurs primaires telles que le rouge ou le vert.
La direction artistique s’est plutôt tournée vers des maquillages asymétriques, d’oppositions de couleurs, de formes géométriques et surtout de paillettes ! C’était presque un maquillage avant-gardiste mais c’était aussi une vision futuriste de comment le maquillage pourrait avoir évolué en 2050, où les codes auraient changé et où tous les hommes seraient aussi maquillés. Nous étions plusieurs maquilleur.ses. sur le plateau et nous avions presque carte blanche sur chaque figurant.e. Nos modèles étaient alors comme des tableaux vierges sur lesquels nous pouvions nous amuser et laisser notre créativité parler. Chaque figurant.e avait un maquillage unique accordé à son costume. Le groupe de figurant.es a réussi à être en cohérence malgré leurs costumes et maquillages très différents, ce qui a créé une harmonie dans l’hétérogénéité de chacun et chacune.
Nous avons parfois dû faire avec les moyens du bord ! Pour fixer le maquillage, nous utilisons normalement une poudre libre transparente, mais cela dépassait le budget au vu du grand nombre de personnes à maquiller, nous avons donc utilisé de la maïzena. C’est un très bon dupe si vous n’avez pas les moyens de vous acheter une bonne poudre fixatrice et surtout si vous comptez sortir en plein soleil, comme nous sur le tournage. Cependant, pensez à bien hydrater votre peau ! Pour les strass et les paillettes, nous les avons achetés au rayon scratchbooking et les avons collés avec du latex et de la colle à faux cils. L’idée était aussi d’essayer de nouveaux matériaux qui ne sont
habituellement pas utilisés pour du maquillage.
S’en est découlé une atmosphère féerique, les figurant.es ne pouvaient se reconnaître avec tout ce maquillage.
Louise Jane Ducos.
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